L’ETAT N’EXISTE PLUS !

Ma Chère Myriam,

Loin de moi l’intention de t’accabler de mes questionnement juvéniles, complotistes, absurdes, paradoxaux ou tout simplement idiots. Il n’empêche qu’une fois encore, il y a cette question qu’il me plairait de soumettre à ta synaptique mécanique.

Bien que la douceur de la vie me grise et que ma misanthropie galope, il m’arrive parfois de brièvement toucher la satisfaction. Ce sentiment d’être à sa place exactement. Ce soir-là dans mon fauteuil club, buvant, fumant, le combiné de mon Socotel à l’épaule, ce soir-là, je frôlais le contentement. Je discutaillais avec Sasha G.* de bouffe,  de cul, d’institutions européennes et de régulation de marchés. Notre échange des plus délectables devint quasi jouissif, lorsque naquit de sa bouche cette langoureuse affirmation : « Mais Guillaume, l’Etat n’existe plus! »

Cocasse pour une aspirante à Science Po Paris, tu en conviendras, mais il me tarde d’autant plus de connaître l’analyse de l’aficionada du droit constitutionnel que tu es, garant de l’existence dudit Etat. Ainsi je me permettrais de reformuler ce lyrisme sans concession sous la forme interrogative, plus propice peut-être à la discussion :

«L’état existe-t-il encore?»

Au vu de ce vaste chantier, de ce pavé dans la mare, que dis-je dans la mer! Tu imagines aisément le branle bas de combat dedans ma caboche lorsque ces mots vinrent me claquer le tympan!

L’Etat, qu’est-ce que c’est? De quel Etat parle-t-on? De la France, de l’Europe? Une autorité législative issue d’une constitution démocratique?

Exister… Comment existe-t-il? Où existe-t-il? Quelles sont les preuves de son existence? Comment ça il n’existerait plus? Peut-il être sans pour autant exister? Ca chauffe, ça chauffe, je me calme.

Pourtant, cet Etat est bien réel, lorsqu’il impose la Rigueur à ses citoyens. Lorsque par son action de législateur, des millions de familles se retrouvent dépouillées, envasées dans la pauvreté, il existe là l’Etat! Peut-être s’agirait-il du lieu, du champ d’action? L’Etat existerait pour ces citoyens lambda, pour la plèbe, mais pour les grands de ce monde, son existence serait moins évidente? Ce qui me renvoit à Jean-Michel Naulot* qui lui aussi, comme Claire, affirme que l’Etat, les politiques ont laissé le terrain libre aux acteurs des marchés. Qu’ils leur ont délégué le pouvoir sans aucune contrepartie. (Je n’ai pas la citation exacte, mais m’engage à la retrouver dès que Claire m’aura rendu mon foutu bouquin!) Et c’est là, que même si je ne veux pas jouer au plus finaud avec Naulot,  quand la BCE (Banque Centrale Européenne) en baissant au minimum les taux directeurs, donne de l’argent gratuit aux spéculateurs, en gros refile du savon aux faiseurs de bulles, ceux-là mêmes qui prescrivent la rigueur comme remède à tout: il existe bien là aussi l’Etat, le politique, même dans ce no law’s land que sont les marchés financiers.

Donc premier constat rassurant: ouf! l’Etat existe toujours… Certes il semble pour le moins partial et très peu représentatif de ce que j’appellerais une volonté démocratique mais puisqu’il vole les uns pour redistribuer aux autres, sorte de Robin des Bois bipolaire, il est et existe!

Ainsi ma chère Myriam, même si je ne suis qu’un gueux, il semblerait que notre amie Sasha à force de gavage intellectuel, s’en est faite confire l’encéphale à la façon d’une oie. Car de toute évidence, en tricotant vite fait le fil de son idée, séduisante au demeurant pour un anar’ de mon espèce, on se rend vite compte que notre canette provinciale fraîchement montée à la grosse ville a beau se donner des airs d’érudite, elle est complètement à côté de sa mare.

A moins que, dans ma précipitation d’andouille, ce ne soit moi qui soit en train de barboter la poussière. Peut-être que par «L’Etat n’existe plus» notre clairvoyante anatidé, loin d’annoncer la mort de l’Etat en tant qu’institution des pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif, me désignait sa déchéance, l’abandon de sa souveraineté, sa capitulation sans condition.

En effet l’Etat, d’un point de vue purement administratif, et ce malgré les hordes condescendantes d’incompétents concupiscents qu’il comporte, je le concède et surtout le confesse, ça marche. Ça massacre du manifestant, ça collecte de l’impôt, ça instruit et soigne a minima les gueux afin d’éviter les épidémies trop virulentes et la pertes massives connexes de chair productive, ça divise, ça communautarise, en gros ça bosse, mais ça bosse pour qui? Pour qui roule un Etat? Une monarchie, ça roule pour le roi, un empire pour l’empereur, une tyrannie pour le tyran, etc… Et une démocratie ça roule pour le peuple! Plus précisément les citoyens. Dans une démocratie le peuple est, à travers l’Etat qu’il nomme, souverain! Grosso merdo, c’est le principe! Donc, parce-que construit sur un modèle démocratique, l’Etat français et les institutions européennes devraient en toute logique rouler pour le peuple. Et c’est là, tu l’auras compris ma chère Myriam, qu’on a comme qui dirait mis le doigt sur la couille dans l’potage, et mon flair me dit : « Cesse de barboter, tu le tiens ton petit souci de souveraineté, ou plutôt d’exercice de la souveraineté. »

Car si toute démocratie a, par essence, tendance à glisser vers l’oligarchie  (pouvoir réservé à une classe dominante), c’est bien, de fait, aux règles d’une ploutocratie (pouvoir réservé aux plus riches) que notre Etat obéit. (Etat = France, Europe, Occident, je colle volontiers tout ça dans l’même sac! Appliquant les préceptes du principe juridique : Vu que ça m’arrange, on dirait que j’aurais raison.)

Une fois encore, ouf!… Contrairement à l’affirmation de mon acolyte de tergiversations sous psychotropes , l’Etat existe encore! C’est juste qu’il serait vraiment temps qu’il fasse son coming out. C’est un peu comme un trav’ obèse du bois de Boulogne qui aurait loupé sa dernière séance d’épilation. Même avec le rouge à lèvres, on la sent ambiguë, on se méfie, y a comme un truc chelou qui dépasse…

L’Etat existe plus que jamais! Et c’est une bonne vieille grosse ploutocratie qui pathétiquement tente encore de se déguiser en belle et plantureuse démocrate.

Alors tu vas me dire : «Tout ça pour ça… Bon et puisque que t’es capable de trouver tes réponses tout seul, comme un grand, pourquoi venir m’emmerder avec tes considérations politiques de comptoir!?»

 

Et bien ma chère Myriam, c’est justement pour élever un temps soit peu le débat à l’abreuvoir que je fais appel à ta luminescence! Parce-que la médiocrité m’emmerde et la mienne plus que toute autre, parce-que je ne me sens pas toujours à ma place dans ces sabots de bœuf, et parce-qu’à défaut de me rendre libre, si je pouvais au moins briller devant mes congénères bovidés, peut-être toucherais-je l’espoir d’une herbe plus verte, et de vaches plus douces.

 

L’gui

*Bien qu’il n’y ait dans ce bouillon fantastique qu’un soupçon de vérité. « Sasha G. » n’est pas (hélas) le vrais nom de mon amie, qui parce qu’elle n’aime pas les oies a préféré garder l’anonymat. (PS: Bisous Claire!) 

Références: Jean-Michel NAULOT, Crise financière, pourquoi les gouvernements ne font rien, Seuil

Pistes:  Etats off-shore des magnats de la silicone valley 

« Nul d’est censé ignorer la Loi »

De Myriam à Guillaume

 

Cher Guillaume,

Comme toujours, il faut commencer par le latin:

« Ubi societas, ibi jus. »

Voilà une maxime que j’aime beaucoup et qui est la base de la réflexion en théorie du droit: Où il y a société, il y a du droit.

Comme tout le monde le sait, l’intérêt majeur des études de droit réside dans l’apprentissage extensif de dictons en Latin, et ceci afin de pouvoir, enfin, faire le malin dans les dîners en ville, avec de naïfs non-juristes de préférence. Alors évidemment, il y en a d’autres plus connus (des dictons, pas des non-juristes…): « Dura lex, sed lex  » et bien sûr, en français: « Nul n’est censé ignorer la Loi »…

A mon sens, les trois marchent ensemble, de gauche à droite, dans une chronologie ou un mouvement de pensée qui va de la nécessité du droit dans le contrat social, en passant par l’acceptation résignée de la sanction légale, à la morale de l’histoire:  » Tu aurais du savoir ce qui allait t’arriver ». En gros: « Touche pas, tu vas être tout sale!! Et si tu te salis, ne viens pas te plaindre, je t’avais prévenu. La Loi, c’est Moi et tu ne peux pas m’ignorer! ».

Alors bon, tu me diras:

 » Myriam, t’es sympa avec tes trucs en latin et tes phrases toutes faites sur la connaissance que l’on se doit d’avoir de la Loi mais: 1) Arrête de faire ta maligne STP!  2) De toute manière, c’est bien joli mais moi, je fais comment puisque je n’ai pas fait de Droit? Hein? Et t’as vu la tronche d’un Code Civil ou de Justice Administrative? Ou même d’un manuel d’introduction au droit… C’est gros, très gros, écrit tout petit, avec des tournures de phrases bizarres qu’on dirait que c’est fait exprès pour qu’on comprenne rien! Non, sérieux, tu crois que ça donne envie d’aller voir dedans à quelle sauce on va être bouffés? Moi, à part la Déclaration des Droits de l’Homme (et encore, pas en entier, je ne savais pas qu’il y avait un article dedans sur le droit de propriété considéré comme sacré… bref.), j’y connais rien, alors que je suis très loin d’être un imbécile inculte! Et le pire, c’est qu’apparemment, on peut me la reprocher, cette ignorance de la Loi! De ne rien savoir des règles de succession des enfants naturels, de celles qui régissent la passation des marchés de travaux publics, du régime juridique de la responsabilité du fait d’autrui, ou même de ce que je risque en consommant de l’alcool sur la voie publique (bon, vu le week-end dernier, rien du tout mais je soupçonne que ce soit parce qu’on n’a pas croisé de poulets ou bien parce que ça se voit pas trop quand on est imbibés, classe et élégance en toute circonstance…). »

Et bien, tu aurais raison, de ne pas savoir, de ne pas avoir envie de savoir.

Mais alors, comment on fait pour ne pas l’ignorer cette Loi, qui règle nos rapports avec la société, les gens, l’Etat?

Ben on l’apprend. Où? Pour l’instant, dans les facs de Droit et d’Economie. Dans les Ecoles de commerce aussi. Un peu à Science-Po, beaucoup à l’ENA. Bref, dans les antichambres du pouvoir (enfin, c’est eux qui le disent…). Par contre dans une société idéale, on l’apprendrait à l’école de la République. De la maternelle au bac, et après aussi, que l’on étudie la littérature ou la physique quantique. Mais surtout, surtout, tant que l’école est obligatoire: jusqu’à 16 ans.

Parce que c’est dangereux de ne rien savoir de la loi. Parce qu’il y en a d’autres qui savent, eux. Et que, comme dans tous les autres domaines de la vie, ce n’est pas une bonne idée d’être le dernier à savoir: si tout le monde est au courant et pas toi, c’est que c’est toi le cocu… Connaître le droit, et donc ses droits, est une garantie, un partage un peu plus équitable du pouvoir.

Il y a deux bonnes raisons pour  se pencher sur la question: primo, parce qu’a priori, la peur de la sanction fait réfléchir le (futur) transgresseur de la Loi aux conséquences de ses actes et le fait éventuellement renoncer. Secundo, parce que la connaissance du droit est un rempart contre l’arbitraire et de là, une des seules garanties fiables que le Droit rencontre sa fin: la Justice.

En fait, c’est pour ça que nul n’est censé ignorer la loi. La prévention et la répression du trouble à l’ordre public, l’atteinte au fonctionnement de la société, sont les piliers de tous les droits du monde. Évidemment, les conceptions de ce que sont ces troubles et même de ce qu’est l’ordre public, diffèrent considérablement selon le pays, la région, l’époque, la situation géopolitique. Ce serait enfoncer des portes ouvertes que de rappeler qu’à part un corpus finalement très réduit d’interdictions strictes presque universelles (et encore, ça pourrait être discuté…), tout le droit n’est qu’une série d’adaptations plus ou moins idéologiques aux mouvements sociétaux, que ces adaptions se construisent en appui ou en réaction à des phénomènes nouveaux. En fait, tu ne dois jamais oublier que le droit, c’est politique (comme l’éthologie, mais c’est une autre question ;)). Et donc, loin d’être rationnel. Il n’est que le reflet des hommes qui l’écrivent, même s’il se veut objectif. Il est le ciment de la société telle que nous la concevons encore, idéologiquement égalitaire.

D’ailleurs, c’est pour ça qu’il y a une autre maxime (oui, je sais, je te vois faire ta tête de « Encore une… 🙁 » mais elle est vraiment cool celle-là, et en français): « nul ne peut  se prévaloir de sa propre turpitude ». Ce dicton a le mérite, en dehors de celui d’utiliser le mot « turpitude » qui est un des plus chouettes de la langue française, de rappeler que tout le monde doit être égal devant la loi, ainsi que le refus du jugement en équité (la tournure juridique de « à la gueule du client ») et donc de l’arbitraire du juge.

Bien sûr, tu me rétorqueras qu’il y a des circonstances atténuantes, que les peines peuvent être différentes d’un tribunal à l’autre… Je te répondrai que ce ne sont finalement que des raisonnements à la marge. Qu’elles répondent à un autre principe fondamental du droit occidental: la nécessaire individualisation des peines. Le droit ne peut pas se permettre d’être strictement automatique, sinon il est injuste. Et donc illégitime.

En clair: « C’est pas parce que tu as été violé et torturé par ton arrière-grand-mère pendant les 43 ans que tu as vécus chez elle que tu avais le droit d’assassiner son caniche nain primé à Vierzon en 1988 catégorie meilleure démarche, en le découpant à l’Opinel sans anesthésie! Tu prendras un an ferme, comme tout le monde. ».

Voilà, ça me paraît plus clair, non? C’est parce qu’on n’ignore pas la Loi que l’on sait que l’on transgresse l’ordre social. Dans une société où les notions de Bien et de Mal sont encore étonnamment à la mode, ça se tient.

Mais du Bien et du Mal, de l’acceptable et de l’inacceptable, on nous entretient dès l’âge tendre. On nous explique qu’il y a des règles à respecter pour que le groupe fonctionne sans trop de heurts (« Michel! On ne crève pas les yeux de ses petits camarades avec sa fourchette! »), des limites à ne pas franchir (« Non, tu n’as que 12 ans Brenda, je ne veux pas que tu partes à Ibiza pour le week-end »), que ma liberté s’arrête là où commence celle des autres (« Si si, on se lave les mains après être allé aux toilettes! »)… Au minimum. Donc, on a conscience très tôt que tel type de comportement entraîne une sanction proportionnée (en théorie) à la gravité de l’infraction à la règle.

Tu pourrais donc me dire que le job est fait et que personne n’ignore la Loi….

Oui mais non, en fait. Ou en tout cas, ce n’est pas ce que l’on entend par « Nul n’est censé blabla ». De fait, très peu de gens remettent en question le fait que tuer, c’est mal, voler aussi mais moins et, jusqu’à très récemment, qu’être gay, aussi. Par contre, il est à noter que la délinquance financière et/ou en col blanc, c’est beaucoup moins grave depuis le Code Naboléon du début des années 2000…

Et bien justement, c’est sur ce type de dispositions du droit positif ( pas au sens de « c’est cool » mais au sens de « en vigueur dans un pays donné, à un moment donné ») que le fait de ne rien en ignorer peut s’avérer très utile. Voire vital.

Parce que le droit change tout le temps en fait! Et pas toujours (c’est le moins que l’on puisse dire…) dans le sens du progrès. Il est mouvant, il s’adapte à ce que demande la majorité…

Et là il ne faut jamais oublier que c’est le Parlement qui fait la loi: des politiciens élus par le peuple souverain. Mais bon, ce n’est pas parce qu’il est souverain qu’il est éclairé (ça se saurait)! En fait, il peut être très con le peuple souverain, ou naïf comme le corps immense de non-juristes qu’il est (et ses représentants aussi d’ailleurs). Bien évidemment, nous sommes deux beaux échantillons du peuple souverain, ce qui nous expose à une forte probabilité d’écrire des bêtises sur le sujet…

Dont acte: il vaut mieux connaître l’état du droit. Parce qu’il ne fait pas que condamner, il protège, c’est même son objet premier. Il protège la société certes, mais aussi le citoyen, l’individu. De ses congénères mais aussi, et peut-être surtout, des abus potentiels de l’Etat et de la Puissance Publique. Connaître ses droits et ses devoirs, c’est donc aussi être en mesure de lutter, parce qu’on le perçoit, contre l’arbitraire

Et là, tu vas m’interrompre et t’exclamer, vu que tu es un peu parano-gaucho:

« Mais bien sûr!! C’est pour ça qu’ils ne nous l’enseignent pas à l’école! Comme ça, on ne peut pas se défendre. On ne sait même pas qu’il y a un abus quand il se produit! Et on continue d’engraisser des avocats qui n’ont fait leur droit que pour rouler en Z4 comme Monpapa, en se faisant du fric sur le dos des pauvres justiciables ignorants qui n’ont pas eu la chance de naître avec un Code Civil en argent dans la bouche! »

Alors, je serais obligée de te couper dans ta diatribe (je te voyais vraiment partir là, tu m’as fait peur…):

« Arrêêête! Pas tous… ( beaucoup peut-être, mais on ne va pas rentrer dans le débat sur la lutte des classes, la reproduction des élites et l' »homo homini lupus »!) »

En fait, je te répondrais probablement aussi quelque chose qui aurait trait aux budgets chétifs de l’Education Nationale… Parce qu’il en faudrait des budgets pour enseigner les rudiments du droit à une armée de millions de gosses! Il faudrait des profs. Il faudrait faire le tri dans ce qui serait utile à un moment T, niveau par niveau (complètement discrétionnaire donc: on enseignerait les mêmes domaines aux gamins des quartiers de Marseille et à ceux de Versailles?). Déjà, rien que de faire une sélection ce serait la croix et la bannière, exigerait des personnels compétents (!), du temps, de la réflexion, du tact, de la fermeté, une vision politique au sens noble, une volonté d’élever le corps social au-dessus de lui-même… Bref, une galère sans nom.

Tu as vu ce que ça donne quand des politiciens se mêlent d’éducation? Tu te souviens de ce débile et vil débat sur Tous à poil!? Consternant… Alors tu imagines le niveau si on s’attaque au droit/aux droits des gens? Quand tu penses qu’il y a des élus de la République qui refusent d’appliquer la loi et de marier des couples du même sexe, ou qui poussent des cris d’animaux à l’Assemblée Nationale à l’adresse de la Ministre de la Justice…

Je les entends d’ici:

« Alors quoi? On apprendrait aux délinquants à se défendre, que ce n’est pas parce qu’on enfreint la Loi qu’on n’a plus de droits? On va expliquer aux petits enfants innocents qu’ils peuvent se marier avec leur cousin(e) (Salut Christine Boucan!), et ce même s’ils sont du même sexe!? Que la prostitution n’est pas illicite? Qu’avant de demander d’avoir accès à un document administratif pour le produire devant un juge, il faut se référer à une obscure loi de 1971 qui te dit ce qu’EST un document administratif (Oui, moi aussi il y a 6 mois je pensais que c’était évident, et ben pas du tout…), envoyer ta requête à la CADA, ce qui constitue un RAPO? Que les parents sont responsables de leur gamin même si personne n’a commis de faute, idem pour les instits et leurs élèves? Que quand un prof traîne un élève par les cheveux en lui donnant petits coups de pieds pour le faire avancer, s’il l’emmène voir le directeur et bien, c’est dans le cadre de ses fonctions, et donc c’est l’Etat qui est responsable et pas lui!!? VOUS VOULEZ QU’ON LEUR APPRENNE CA A L’ECOLE?

 

VOUS VOULEZ LA REVOLUTION??? »

 

A quoi j’aurais très envie de répondre: oui.

Myriam

PRINCIPE JURIDIQUE ou Pourquoi la loi que nul n’est censé ignorer n’est-elle enseignée qu’à une élite?

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Ma chère Myriam,

Je souhaiterais te faire part d’une question qui me turlupine l’occiput depuis moult déjà.

Avant de solliciter tes lumières, qui risquent fort, je le crains, d’auréoler ma turpitude, je me suis un peu renseigné. (pas beaucoup mais un peu) Afin que les éventuels éléments de réflexion qui pourraient éclore dessous mes pariétaux puissent s’agripper à quelque chose, il m’a semblé nécessaire de définir l’adage à l’origine de ma surchauffe encéphalique, «Nul n’est censé ignorer la loi»

Adage qui loin d’être un fantasme populaire est apparemment constitutif de l’application du droit! (Nemo censetur ignorare legem = personne ne peut invoquer l’ignorance qu’il a de la loi pour échapper à son application)

Traduit dans l’article 1er alinéa 3 du code civil dans sa rédaction de 1804 (« La promulgation faite par le Premier Consul sera réputée connue dans le département »…) représente, selon Maître Gros, Avocat au barreau de Chambéry (oui, je l’ai un peu choisi pour son nom…) « (…) une fiction juridique majeure pour l’équilibre social, soit un principe dont on sait la réalisation impossible, mais nécessaire au fonctionnement de l’ordre juridique.»

Grosso merdo, on sait très bien que c’est pas vrai, mais comme ça nous arrange bien, on dirait que c’était vrai quand même. Et de plus, on va tout miser là-dessus pour établir les règles de notre société!

C’est un peu comme si on considérait soudain que tout les êtres humains étaient nyctalopes afin de réaliser des économies d’énergie. Ou encore, c’est comme si j’avais pas une tune, mais comme c’est nécessaire à mon bon fonctionnement, on disait que j’étais blindé.

Forcément, en basant la pensée juridique sur ce genre de principes, on comprend mieux l’impudence des états à proclamer des trucs du genre:

«Bon, on sait bien qu’il n’y a pas d’armes de destruction massive en Irak, mais vu qu’on a besoin de la guerre pour le bon fonctionnement de notre industrie, on dira qu’il y en avait quand même.»

ou alors,

«Ecologiquement, on sait tous qu’on va droit dans le mur, mais vu que c’est nécessaire au bon fonctionnement de notre sacre sainte économie, on dira qu’on allait pas tous crever.»

Bref, un principe juridique, ma chère Myriam, si j’ai bien pigé, c’est un truc que tout le monde sait irréel, mais que tout le monde considère comme acquis et sur lequel on fait tout reposer. En gros le droit comme il est conçu dans nos sociétés dominantes, ne serait ni plus ni moins qu’un gros tas de caillasses qui flotterait sur un océan d’eau douce, parce-que le principe d’Archimède c’est pour les tapettes…

Bon, tu me connais, je suis plutôt ouvert comme type, alors même si c’est un peu capilo-tracté, pourquoi pas, admettons.

Mais, vu le poids de l’entreprise, serait-ce vraiment trop demander que ces improbables fondations soient consolidées d’un soupçon de vraisemblance? C’est vrai quoi, même le père Noël avec ses lutins, son traîneau volant et son renne qui fait de la lumière avec son tarin est plus crédible que le principe foireux de «nul n’est censé ignorer la loi» (sur lequel est basé le droit positif!)

  1. Le père Noël, on ne demande qu’aux enfants d’y croire
  2. Tu risques pas d’aller en tôle parce-que t’as cramé la dinde.
  3. La majorité de mes contemporains en savent plus sur ce gros bonhomme rouge que sur les lois auxquelles ils sont soumis. (ce dernier point n’étant certes, qu’une appréciation toute personnelle…)

Donc ma chère Myriam, pour filer la métaphore, ne pourrions-nous pas, par exemple, diluer ne serait-ce qu’une pincée de sel dans l’océan d’eau douce qui est censé assurer la flottaison de notre édifice? Pour que, avec beaucoup d’imagination, dans un monde merveilleux avec des dragons, des fées, et toute la smala, cette histoire de cailloux qui flottent semble,… envisageable?

Parce-que ok, aucun homme ne pourra jamais avoir connaissance de l’ensemble des règles de droit, pourquoi ne pas essayer que la majorité des bonshommes qui forment notre si brillante civilisation, en détiennent au moins quelques clefs?

En tant qu’étudiante et déjà plus que tu ne le crois vendue à la cause, peut-être tu me répondras:

«C’est possible mon chère Guillaume, mais pour cela, il faudrait utiliser l’arme maléfique! Et ça, tous s’y opposeront. Pour réaliser ce rêve idyllique, d’un monde où les bestioles qui le peuplent sauraient à peu près à quelle sauce elles seront mangées, il n’y a d’autre choix que de dégainer la papesse des épées, mère de l’insoumission et des remises en question les plus profondes, l’arme de destruction massive de l’ordre établi. Car cette «pincée de sel» dont tu parles innocemment, s’appelle en réalité «l’éducation». Et je ne pense pas que tu puisses réaliser les enjeux et les conséquences de l’utilisation d’une telle arme. Son pouvoir est bien plus immense que tu ne peux le concevoir. Une magie si puissante, ne peut et ne doit pas, tomber dans les mains de la plèbe. (Déjà que l’érudition à la lecture et à l’écriture, a causé ces dernière décennies, bien du tracas en haut lieu. Par chance, avec la démocratisation de la technologie, ce problème semble en voie d’être maîtrisé) Pourquoi tout remettre en cause, alors que cela fonctionne si bien ainsi? De plus, si tu y réfléchis, sincèrement,  es-tu sûre de vouloir savoir à quelle sauce tu vas être mangée?»

Mais je fabule et ce n’est pas très cool de ma part de te prêter la facétie des notables, sous prétexte que tu aies appris leur langage. Ainsi je finirai sur cette cuisante interrogation:

« Pourquoi la loi que nul n’est censé ignorer n’est-elle enseignée qu’à une élite? »

*Bisous!*

l’gui

Mon unique référence car je suis fumiste et l’assume:

http://www.grosetgros-avocats.fr/spip.php?article19

Où lʼheure dʼété passe-t-elle lʼété?

l'heure d'ete

Ce dimanche comme chaque année à cette période, nous allons passer à
l’heure d’été. C’est-à-dire que nous allons perdre une heure. Pendant la nuit
de samedi à dimanche à 2h du matin, il sera déjà 3h!  Cette heure convoitée
de la nuit, celle qui  permet aux fêtards de sereinement reprendre un dernier
verre, aux étoiles vacillantes de se laisser tenter par une dernière danse, ou
encore aux Cendrillons d’un soir de se faire raccompagner à leur carrosse,
ces décisives 60 minutes pendant lesquelles les destins se dessinent
et Cupidon décoche à l’aveugle ses volées, ces précieuses 3.600 secondes, à
2h pile, auront comme chaque année, mystérieusement disparu! Jetant dans
le désarroi les citoyens venus comme aux dionysies célébrer le bourgeon
de la rose à 2€, le brame du Jäggermeister, la fonte des cubes de glace, en
un mot, le printemps!

Et cela ne choque personne ! Bien sûr certains s’en agacent, d’autres s’en
complaisent autour de la classique fracture nécessaire au bavardage, le
stérile débat des pour et des contre. Avec, pour n’en citer que quelques
uns, les geignards : « C’est énervant leurs magouilles là, moi avec les
enfants, je mets une semaine à m’en remettre » ; les bienheureux : « moi
j’aime bien l’heure d’été, les soirées sont plus longues » ; les confus : « Moi,
je ne sais jamais si on avance ou si on recule » ; les inutiles : « oui mais en
hiver y fait nuit tôt quand même » ; les complotistes :  «  paraît que ça
économise l’électricité, encore un coup des écolos ça! » Mais pas un seul de
ces tailleurs de bavettes, discutailleurs de trottoir, pas un de ces jacasseurs
de palier, ou idéologistes du sens commun, ne s’interroge! Personne n’est
choqué que chaque année, au printemps, une heure disparaisse ! J’entends
déjà les cartésiens d’comptoir, se moquer, et me dire : « Mais qu’il est con
celui-là alors ! Tu t’inquiètes pour rien ! En automne, elle va revenir ton
heure ! »
Et si cette année elle ne revenait pas !? Si cette année alors que le soleil, las
de faire au maillot des pochoirs sur notre peau se sera éloigné ; alors
qu’avec impatience, j’attendrai la première longue soirée d’hiver pour
inaugurer mon nouveau plaid tout d’alpaga crocheté, cette petite heure
(dont je suis apparemment le seul à me soucier) ne réapparaissait pas !?
Ce n’est pas que je ne lui fais pas confiance. Elle a été jusqu’à présent, et
depuis bientôt un siècle, très rigoureuse quant à la date de son retour et ce,
à la  seconde près ! Mais tout de même, 6 mois de villégiature, c’est long !
On ne sait pas ce qui lui arriver en 6 mois ! Surtout qu’on ne sait même
pas où elle va pendant ces 6 mois ! Car je ne veux pas être alarmiste, mais
si pour une quelconque raison, elle se trouvait retenue, on ne saurait même
pas où aller la chercher !
J’entends encore ces bien-pensants ankylosés au j’en foutre : « Qu’est ce
qu’on s’en fout, une heure de plus, une heure de moins! Y en a des heures
dans une année, c’est pas une pauvre petite heure qui va nous
emmerder! » Mais justement! Il se pourrait bien qu’avec son mi-temps,
cette petite heure fasse des jalouses parmi ses 8.759 copines! Imaginez ce
que ça donnerait si toutes se revendiquaient soudainement de l’idée de
Franklin, et décidaient de passer l’été où bon leur semble! Il ferait nuit
noire à midi, plein jour à minuit, et je peine à m’imaginer le merdier! Et
contrairement à ce que pensent les incultes, ce ne serait pas la première fois
que l’on aurait affaire à un mouvement syndical dans le secteur! Depuis les
année de Numa à Rome alors que Jésus-Christ n’était pas près de crier, ce
genre de foutoir en a déjà fait trembler des Empires et pas de la supérette!
Alors c’est pas pour vous foutre les foies, mais je me permets tout de
même de rappeler qu’aujourd’hui encore, en plus de nos 8.760 gentilles
petites heures, on en a 24 de syndiquées qui, sous prétexte de réunions du
personnel, ne bossent qu’une fois tous les 4 ans! Et coïncidence opportune,
devinez quand elles reviennent bosser nos 24 rouges… En 2016! Pile le
centenaire de l’année où on a accordé à notre heure d’été ses 6 mois de
congé annuels… De quoi se laisser pousser les idées vous en conviendrez!
J’ose espérer que vous considérez maintenant de manière moins anodine la
disparition estivale de nos rebelles petites 60 minutes. Et c’est pourquoi il
me semble urgent, dans un premier temps, de répondre à cette légitime et
viscérale question: « Où l’heure d’été passe-t-elle l’été? »

MARSEILLE MUNICIPALES 2014 ; Grand Festival de l’Humour Phocéen

Pour ceux que la politique rebute par son austérité, sa langue de bois, ou ses imbitables discours de spécialistes, voici enfin de quoi renouer, dans la bonne humeur, avec des politiciens décomplexés et accessibles, qui font de ces élections municipales, une grande fête de la démocratie, et de l’humour…

En effet, cela faisait belle lurette que des programmes électoraux ne m’avaient autant stimulé les zygomatiques. Longtemps qu’une stratégie de croissance économique ne m’avait à ce point diverti. Une éternité que je ne m’étais poilé de la sorte à la lecture d’un projet environnemental. Jamais je n’avais attrapé pareil fou rire en consultant un plan de sécurité et il s’en est fallu de peu pour que je mouille mon froc au regard des ambitions sanitaires de certains pour la charismatique cité phocéenne.

Bienvenue au grand concours politico-comique de Marseille Municipales 2014!

Cette année encore, et plus que jamais, la crème des humoristes politiques de la seconde ville hexagonale sont résolus à redoubler de créativité pour vous offrir un merveilleux spectacle! Avec, est-il encore nécessaire de les présenter, nos deux favoris: le Maire sortant, triple champion municipal et triple champion sénatorial, j’ai nommé Jean-Claude GAUDIN et son challenger le plus en vue dans les sondages, champion du 1er secteur, Patrick MENNUCCI! Ils devront cette année affronter de féroces challengers tels le pugnace Stéphane RAVIER, le syndicaliste Jean-Marc COPPOLA, et enfin le surprenant outsider, ancien président du très populaire Olympique de Marseille, j’ai nommé Pape DIOUF!

Entrons tout de suite dans le vif du sujet, avec un bref aperçu de leurs ambitions respectives.

En terme d’intégrité politique, tous, à l’exception du maire sortant, s’accordent à vouloir plus de transparence… Bon voilà, c’est tout.

Ensuite, notons l’utilisation quasi unanime d’un certain nombre de ressorts grivois bien connus par les professionnels du genre, telle «l’obsolescence des propositions», avec pour exemple le développement du port autonome pour résorber le chômage (C’est bien connu, le commerce maritime, c’est l’avenir!) , l’aménagement de toilettes publiques afin de contenir l’insalubrité de la métropole (Initiative novatrice et suffisante, sous le Ier Empire…), ou encore l’utilisation du comique dit « de la surenchère » notamment concernant les places en crèches : « +300 à ma gauche, +500 au centre, qui dit mieux? +500 une fois, +500 deux fois,… +1.000 à ma droite ! », mais aussi sur les effectifs de la police municipale : « +50% à droite, +100% à gauche, +200% pour le monsieur tout à droite là-bas contre le mur! »

Particularité inattendue de la cuvée 2014, l’influence de la télé-réalité qui a visiblement inspiré certains de nos candidats. Ainsi la mise en place de lignes directes « Allo Mairie », comme l’original « Allo Mairie Ecole » proposé par notre fanfaron de la mairie du 1er, un classique « Allo Mairie Insécurité » pour notre frontiste, mais le plus surprenant, il faut bien l’avouer, vient de notre champion toutes catégories avec un « Allo Mairie Propreté ». Je ne résiste pas à la tentation d’une petite mise en situation avec l’accent:

  • « Allo Mairie Propreté !? Je voulais signaler la présence d’une crotte apparemment d’origine canine, à l’angle de la Canebière et de la rue St Ferréol !  »
  • « Merci de votre appel, nous envoyons immédiatement dans le meilleur des délais l’équipe d’intervention propreté, afin de pratiquer une intervention immédiate sur site dans le meilleur des délais ! »

Je vous propose maintenant, cher public, de nous pencher sur les spécificités fantaisistes de nos baladins et c’est à ce moment, nous allons le constater ensemble, que l’écart se creuse entre les favoris et leurs poursuivants.

Différence notoire entre l’échappée et le peloton, ces premiers assument pleinement leur bourgeoisie, ce qui leur confère une palette sarcastique supplémentaire, celle de l’emphase. En effet, si près d’un tiers de la population marseillaise vit sous le seuil de pauvreté (INSEE nov.2011) M. GAUDIN et M. MENNUCCI n’éprouvent aucune timidité à la redondance ni à la démesure.

Pour exemple, notre sénateur PS propose la construction d’une nouvelle piscine municipale jouxtant la plage des Catalans. Plage à côté de laquelle se trouve le renommé Cercle des Nageurs, une piscine privée où fouler le pédiluve, pour un fils de personne, avoisine les 3.000€. (Tarifs 2014) C’est à ce moment que seule la culture phocéenne peut permettre d’apprécier la fourberie d’une nouvelle construction. En effet, faute de moyens et de personnel, sur les 21 piscines que compte la municipalité de 850 602 habitants (INSEE jan.2013), 5 sont laissées à l’abandon, 2 sont officiellement fermées pour travaux, 9 sont fermées le samedi et toutes sont fermées le dimanche…

Ainsi, maîtrisant aussi finement le sarcasme que la grandiloquence, nous sommes contraint de constater la considérable supériorité de nos élus sur les planches du grand cabaret électoral. Car si l’attendrissant COPPOLA, se targue de quelques bonnes blagues comme «Promouvoir les sports de plein-air comme la pétanque» …à Marseille… (Comique populaire repris d’ailleurs par grand frère MENNUCCI) ou si le décidément décevant Ravier, peine à nous arracher un rictus avec sa lubie d’aquarium géant, (idée néanmoins reprise avec brio par le maître ci-après) les plus hilarantes cartouchières ont été percutées, nous devons le concéder, par notre fantasque badineur de salon, notre béotien des TV shows, notre lubrique histrion, grand duc de la bouffonnerie, légende vivante de la fumisterie, notre worldwilde champion, j’ai nommé l’inégalable GAUDIN!

Avec, parmi les meilleures répliques de son one man show: «les boutons d’alertes» et leurs «2.000 caméras supplémentaires» qui, couplées à «une police montée» lutteront efficacement contre l’insécurité. Ou encore l’idyllique «piétonisation du centre ville» afin de lutter contre la saturation automobile.

Mais c’est encore dans les domaines de l’économie, de la culture et des loisirs, que notre condor de la baraterie prend définitivement toute son envergure. Avec comme projets culturels pour celle qui en a été la Capitale européenne 2013, la construction de «Stades plus grands», l’ordonnance «d’un Futuroscope de la Mer» et, béton toujours car il faut bien nourrir les copains, l’édification «d’un Casino Municipal»! (Rappel: 1/3 de la population vit sous le seuil de pauvreté…)

Et pour garder la foi, comme je pleure déjà mais ne sais plus si ce sont vraiment des larmes de joie, le clou du spectacle: «La création d’un village de la mode et du design»… Oui, un village de la Mode… A Marseille… La ville où même les smoking portent les trois bandes ; la ville où les vraies couleurs officielles sont le zèbre, le léopard et le fluo ; la ville où la marque locale de jeans s’appelle «Plein le Q»!

Ainsi, de ces formidables demi-finales, nous retiendrons la bonne première partie de Jean-Marc COPPOLA qui hélas, malgré une prometteuse entrée en matière, s’essouffle trop rapidement pour finalement se dégonfler comme une baudruche. Nous tenterons d’oublier la médiocre prestation de Stéphane RAVIER, qui cette saison manque cruellement d’inspiration, de créativité, et se contente de nous resservir la soupe de ses aïeux. Nous féliciterons néanmoins notre outsider, Pape DIOUF, qui malgré son engagement, notamment sur les figures imposées ne parvient pas vraiment à imposer son esprit et sa malice, dans ce grand festival du rire. C’est souvent l’erreur des novices, trop de sérieux, de concertation, de lucidité, je dirais même, à certains moments, trop de réalisme pour créer le décalage nécessaire à la farce.

La farce, genre comique par excellence, qu’en revanche nos éléphants du burlesque, nos magistrats de la fourberie, nos académiciens de la couillonnade, domestiquent à merveille. Si l’avantage semble être donné à l’incontournable Jean-Claude GAUDIN, il devra néanmoins rester très vigilant face au redoutable Polichinelle Patrick MENNUCCI!

Les dés sont jetés et c’est confiant que nous nous en remettons au vote de la plèbe qui j’en suis sûr, cette année encore nous illuminera de sa clairvoyance.

Je vous donne rendez-vous le week-end prochain pour une finale qui, quoi qu’il se passe, saura assurément nous ravir et à l’issue de laquelle, j’ai la joie de vous le rappeler, sera désigné le clown de la municipalité, à qui nous délivrerons les clefs de la cité et avec elles, l’impunité du pouvoir pour les 6 prochaines années!

Pour Giedré

 

Chère Giedré,

 J’ai découvert tes chansons sur l’internet il y a quelques jours et je les aime vraiment beaucoup, je pense d’ailleurs que nous avons beaucoup de choses en commun. C’est pourquoi je voulais t’inviter à MON ANNIVERSAIRE. Je voulais inviter aussi tous LES PETITS ENFANTS de LA BANDE À JACKY et je voulais venir te chercher avec LA PETITE CAMIONNETTE de tante HENRIETTE. Tu aurais chanté UNE JOLIE CHANSONon se serait raconté LES PETITS SECRETS et tu aurais été pour moi LA BELLE AU BOIS de la soirée.

 Oui mais voilà, lorsque j’ai demandé à MAMAN, elle m’a dit : « MON PETIT CHAT, MON PETIT LOUP, EST-CE QUE CA VAUT BIEN LA PEINE? Je ne me suis pas démonté et lui ai dit: «Maman, il ne faut pas se poser trop LES QUESTIONS. Il y a LES PRIORITÉS, la vie est courte et LA MORT NOUS ATTENDC’est pas parce-que j’ai une VIE DE MERDE que j’ai pas le droit au bonheur! Et Giedré elle est toujours AVEC LE SOURIRE très joli!» Maman m’a répondu : «contrairement à toi LES GENS SE BROSSENT LES DENTS et d’ailleurs LAVE TOI!» Ensuite, elle a continué à crier en disant que j’étais à moi tout seul «UNE ODE À LA CONTRACEPTION!» 

 J’ai pas bien compris, mais je sais que ce n’était pas très gentil, alors je l’ai menacé: «Si c’est comme ça, j’attendrai QUAND TU DORS pour PISSER DEBOUT sur toi!» Maman m’a claqué, et m’a dit: «CHUT! Maintenant, FERME TA GUEULE ET APPORTE MOI UNE BIÈREJE NE SUIS PAS MÉCHANTE MON CANARD, mais dans la vie c’est CHACUN POUR SOI et les filles sont TOUTES DES PUTES! Je veux seulement te protéger mon chéri.»

De l’entendre te traiter, mon sang est parti comme un écart du tour, et comme LA FENÊTRE était ouverte, je l’ai poussée en criant : «MEURS!» ET TOC ! Elle est tombée. Hélas en s’écrasant elle a aussi écrabouillé la petite camionnette de tata garée au pied de notre immeuble, avec tata dedans. 

 Alors je suis désolé, mais je ne pourrai pas venir te chercher pour mon anniversaire, mais si tu veux tu peux quand même venir. Sauf que maintenant j’ai déménagé, j’habite en prison.  Et d’ailleurs, j’ai enfin compris ta chanson sur L’AMOUR À L’ENVERS, depuis que je connais L’AMOUR EN PRISON. Moi ça va ça ne me dérange pas, je n’avais jamais connu l’amour à l’endroit de toute façon.

 J’espère que tu pourras venir à mon anniversaire, tu peux passer quand tu veux, plus personne ne sais quand je suis né maintenant.

 Je te fais des gros baisers en forme d’Uranus comme toi tu fais et comme disent les copains, SOIGNEZ L’PD!

                                                                                             XoX